L'origine

Comme je vous l'ai dit avant je vais vous faire suivre cette aventure au fur et à mesure. Cependant, ce projet a démarré il y a 1 an déjà et il faut que je vous raconte toutes les précédentes étapes pour être complet. Oui, parce que sinon il y en a qui vont encore dire qu'on ne comprend pas tout, c'est décousu, etc...
Les périodes de vacances sont toujours propices à la réflexion et autant avouer que celles de l'été 2009 furent riches en ce sens. Tous les indicateurs sont là : 32 ans (à l'époque pour ceux qui croient que je déraille entre ce billet et le précédent), pas de crédit sur le dos, un loyer supportable, la sortie de crise est prévue dans un an, etc... De plus, pendant toutes mes années "sur le terrain" à accompagner des concessionnaires j'ai toujours été fasciné par la démarche d'entrepreneur qu'ils avaient. Un jour je ferai la même chose.
C'est décidé, je commence à faire des recherches sur les franchises qui recrutent. Ah oui, il faut vous expliquer pourquoi la franchise. Cela fait 12 ans que je travaille pour des réseaux de distribution et que je connais les forces d'avoir une enseigne à ses côtés.
Il existe une multitude de sites pour accéder à une franchise et la notice est simple :

• Etape 1 on inscrit le montant de son apport. Ah ben oui, combien je peux mettre. Après avoir fait le tour de la question j'inscris le montant (non vous ne le saurez pas bande de curieux) et je déchante quand je vois le nombre de franchises en rapport avec mon investissement et le nombre de franchises qui existent.
• Etape 2 le site nous propose des enseignes qui recherchent des investisseurs en rapport avec notre apport. Et là on arrive à sourire quand on voit les enseignes qui ressortent. Non pas que les franchisés qui y sont ont fait une erreur, mais parce que je ne me vois pas du tout là-dedans. Entre les enseignes de recharge de cartouche d'encre, de sandwicherie avec une marque connue seulement au fin fond du sahel ou avec des noms qui nous font comprendre que c'est pas crédible, la recherche est compliquée.

• Etape 3 Bon ça y est, j'ai trouvé des enseignes solides, sur des secteurs intéressant. Maintenant on passe à l'étude de marché, analyse des bilans en ligne des franchisés actuels et puis ma sensibilité au produit. C'est décidé, ce sera cuisiniste ! J'en parle avec mon épouse et lui annonce la couleur. Visiblement pas la même que celle de son visage, qui se décompose légèrement et surtout déclenche une interrogation "ben pourquoi ??" Oui c'est vrai ça pourquoi ? Quand on l'annonce de manière brute (mon côté on y va pas par 4 chemins) ça peut faire bizarre. Il est vrai qu'elle me voyait bien évoluer dans un secteur plutôt premium. En tout cas, passé cette interrogation, elle est un vrai soutien dans cette démarche et sans elle, je n'en serai pas là aujourd'hui.

• Etape 4 Rencontrer les franchiseurs, visiter des magasins, les usines, explication de leur stratégie... Dans tous les cas, un élément fera la différence, après analyse des "pour" et "contre", la relation humaine. C'est là qu'on fait la différence et qu'on voit que tout peut basculer. Sans citer la marque, celle que je n'ai pas choisie m'a mis entre les pattes d'un "vendeur de rêve". Oui oui, un vrai, genre marchand de tapis, t'as vu le business plan comment qu'il est beau (avec l'accent rue d'Aboukir pour faire vrai), pour les travaux on met les budgets comme ça vient... Et puis on fait dans la discrétion. Quand on rencontre un autre concessionnaire pour discuter de l'activité, il me présente en expliquant combien j'apporte. T'as raison, t'as qu'à dire aussi combien je vais gagner chaque année avec ton prévisionnel. Ah ben oui il le dit aussi. Bon c'est décidé, c'est pas vous.
• Etape 5 Maintenant qu'on a trouvé l'enseigne, il faut chercher un local. Et là je me dit qu'agent immobilier de locaux professionnels c'est top. On est en position de force, pas de négo possible, 1er arrivé, 1er servit et surtout des honoraires dignes du salaire journalier d'un trader.
• Etape 6 On un local, les charges sont établies, il faut un financement. Oui mon apport ne permettant que de monter une épicerie de 10 m2 dans la Creuse, je fais le tour des banques pour financer le projet. Ah, c'est la crise, les banques sont frileuses et lors des rendez-vous (quand ils en donnent parce que parfois ils ne trouvent pas l'agenda pour fixer une date) les banquiers m'expliquent qu'il faut plein de cautions pour garantir l'emprunt. En bref, ils me prêtent de l'argent à un taux intéressant mais je dois prendre une assurance, une garantie bancaire type OSEO, me porter caution personnelle sur une partie du prêt. Eux par contre, ne font qu'encaisser les intérêts. On sent la solidarité, merci les gars :-)
• Etape 7 j'ai un local, un business plan, un financement, ma société est créée. On peut y aller ! Ah non, j'ai oublié, je suis encore salarié. Il faudrait peut être penser à les prévenir non ?

Sur cette dernière étape, je peux affirmer que mon patron est top. Il est à l'écoute, enthousiaste sur mon projet et surtout me soutien dans la démarche. Merci à toi :-)

Et voilà, ce billet fut un peu long mais en accéléré vous avez eu un résumé des 12 derniers mois. De temps à autres, je reviendrai sur les étapes dans les prochains billets mais à partir de maintenant vous allez pouvoir suivre en "léger différé" la suite des aventures de votre serviteur.
Au prochain n°, les travaux, les devis (c'est là qu'on juge un business plan fiable je pense), la formation (5 semaines à 700 km de Paris, youpi), le recrutement et l'ouverture !